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interdit aux colons de la Géorgie. D’autres colonies avoient été fondées ſans la main des nègres. On penſa qu’une contrée deſtinée à être le boulevard de ces poſſeſſions ne devoit pas être peuplée d’une race de victimes, qui n’auroient aucun intérêt à défendre des tyrans. Croit-on que la prohibition auroit eu lieu, ſi l’on eût prévu que des colons, moins favorisés de la métropole que leurs voiſins, placés ſur une terre plus difficile à défricher, dans un climat plus chaud, auroient moins de force & d’ardeur pour entreprendre une culture qui exigeoit plus d’encouragement ?

Les demandes des peuples & les refus des gouvernemens peuvent être également inſensés. Les peuples ne ſont conſeillés que par leurs beſoins ; les ſouverains ne conſultent que leur intérêt perſonnel. Les premiers, aſſez communément indifférens, principalement dans les contrées éloignées, ſur la puiſſance à laquelle ils appartiennent & ſur celle qu’ils recevroient d’une invaſion, négligent leur sûreté politique, pour ne s’occuper que de leur bien-être. Ceux-ci, tout au contraire, ne balanceront ja-