Page:Histoire litteraire des femmes francoises tome 1.djvu/226

Cette page n’a pas encore été corrigée

périls à la défenſe de Tariſſe que trois cens mille Maures tenoient aſſiégé. Alphonſe ſoutint les efforts de cette Armée redoutable pendant près de ſix ſemaines ; il donna le temps au Roi de Caſtille d’aſſembler ſes ſorces ; & ſortant de la Ville pour aller au-devant du ſecours qu’on lui amenoit, il battit les Maures & contribua beaucoup à leur défaite générale. Le Roi à qui il avoit ſauvé la vie pendant la bataille, le combla de careſſes, & promit de lui accorder tout ce qu’il demanderoit. Alphonſe ſe jettant aux genoux de ſon Maître, le pria de lui donner Mathilde. Mais quel ſut ſon étonnement, lorſqu’il apprit de la bouche du Roi même, que ce Monarque en étoit amoureux, & qu’il avoit deſſein de la placer ſur le Trône ! Les grands ſervices qu’avoit rendus ce héros, n’empecherent point qu’on ne lui otât ſa liberté ; mais ceux qu’il rendit encore depuis, malgré l’ingratitude du Roi, toucherent enfin le cœur de ce Prince qui conſentit au ma- riage d’Alphonſe & de Mathilde. Ces illuſtres époux ne reſterent pas long-temps en Caſtille ; pour ſe ſouſtraire à la haine de Dom Pedre, ils ſe retirerent à Avignon où ils vécurent heureux & tranquilles dans la compagnie de Laure & de Pétrarque.

Je ſuis, &c.