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étoit peu agréable avec toute ſa jeuneſſe, & je valois beaucoup plus qu’elles. Elles me firent mille careſſes, & comme j’étois en état de me faire baiſer, la fille me fit ſon hiſtoire & me voulut donner un ami. Je le vis quelquefois ; c’étoit un Avocat fort riche, mais je me ſouciois peu de ſon argent : il me dégoûta & je ne voulus plus le voir. Je m’accommodai mieux d’un jeune étudiant en médecine que j’avois vû quelquefois à la promenade, & chez lui dans une maiſon près de la notre. Celui-ci avec ſa jeuneſſe ne laiſſoit pas de bien faire les choſes, auſſi je lui accordois tout ce qu’il vouloit. Il crut que nous ſerions mieux dans ſa chambre, & j’y allois tous les ſoirs coucher avec lui. Cependant l’Avocat ſe plaignit à ma Couſine ; & comme ils étoient bons amis, il convinrent enſemble de ſe vanger de moi. Pour cela ils m’obſerverent, & un ſoir que je m’en allois avec mon jeune Medecin, une troupe de gens armés fondirent ſur nous & m’enleverent : On me porta dans une chambre d’un ami de l’Avocat dans un