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voûtée en coupole, où fut, dit-on, renfermé le cardinal La Balue. Nous ne voulons y voir qu’un magasin, grenier ou cellier, et peut-être l’emplacement d’un moulin[1]. Des deux prisons appelées cages de far, que possédait le château, l’une se trouvait au-dessus du portail d’entrée, en face du vieux donjon, l’autre dans la principale chambre de la tour. Les trous, assez petits, régulièrement espacés et groupés quatre par quatre, que l’on remarque au pourtour des murs, seraient, dit-on, les traces des scellements qui supportaient la cage. Cette allégation ne supporte pas l’examen : les cages à prisonniers n’étaient point suspendues, à l’exception de celle de Chinon, qui tournait sur un pivot, et, l’eussent-elles été, que les dimensions de celle de Loches (environ deux mètres sur toutes faces) ne seraient aucunement en rapport avec la grandeur de la salle, ni avec l’exiguïté des prétendus scellements.

L’escalier de pierre qui conduit au sommet de la tour dessert deux étages de salles disposées à droite et à gauche. Celles de droite n’ont rien de remarquable : dans l’une on lit l’inscription suivante, profondément gravée dans la pierre dure :

LE. SINGE. VEVLT. LES. CHOSES. QUIL. VOIT. FAIRE. SE. POSSIBLE. EST.

Le mur de l’autre côté est orné d’un grand vaisseau peint en noir, avec tous ses agrès, pavillon tricolore, les sabords garnis de canons. Il porte son nom à l’arrière : « Les trois Amis ».

Sur les murs, des noms de prisonniers de toutes les nations internés au château pendant les guerres de Louis XIV et de Napoléon Ier.

  1. Voir l’Appendice