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avec lui Richard, fils naturel du roi, la comtesse du Perche, la sœur de Thibault, comte de Blois, et un grand nombre de seigneurs dont on ne put retrouver même les cadavres (25 novembre 1120).

La couronne d’Angleterre et le duché de Normandie restaient donc sans héritier mâle légitime ; mais Robert, le duc dépossédé, avait laissé un fils, connu dans l’histoire sous le nom de Guillaume Cliton, qui avait trouvé un refuge à la cour du roi de France, et auquel Foulque V avait fiancé sa fille Sybille, en lui cédant le comté du Mans.

Restait cependant Mathilde, qui, veuve en premières noces de l’empereur Henry V, était, après la mort de ce dernier, retournée en Angleterre. Son père l’avait désignée pour son héritière, et fait sacrer de son vivant, et son mari devait être associé à la couronne. Ce mari, ce fut Geoffroy le Bel ou Plantagenet, alors âgé de seize ans. Foulque qui venait de monter sur le trône de Jérusalem, ne pouvant gouverner des domaines aussi éloignés de son nouveau royaume, remit entre les mains de son fils le comté d’Anjou, et lui laissa aussi ses prétentions héréditaires sur la Normandie.


Le moine Jean de Marmoutier nous a laissé sur Geoffroy le Bel, sous le titre d’Histoire, une série d’anecdotes d’un caractère qui semble emprunter à la légende sa loyale simplicité. Sans y attacher plus d’importance qu’elles n’en méritent, nous en choisirons deux dans le nombre, parce que, d’après l’auteur, les faits se sont passés au château de Loches. Elles nous reposeront un instant des récits plus graves de l’histoire :

Le comte Geoffroy se livrait un jour au plaisir de la chasse dans la forêt. Emporté par son ardeur à la poursuite du gibier, il se trouva inopinément dans un endroit qui lui