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III

les plantagenets et les rois de france. — le chateau sous la domination anglaise. — saint louis et dreux de mello (1110-1249).


La puissance des comtes d’Anjou allait en grandissant depuis trois siècles. Nous avons vu au prix de quels labeurs ils étaient devenus maîtres de la Touraine. Rassurés du côté du Blésois par une barrière de places fortes, ils avaient encore pour ennemis leurs autres voisins de la Bretagne, du Poitou. Leurs premiers adversaires, les Normands, inquiétaient encore leurs frontières. Après trois cents ans, le théâtre de la lutte s’est déplacé ; mais les intérêts engagés sont encore les mêmes. Il était réservé à cette vaillante race d’Ingelger de vaincre tous ses ennemis, et de se substituer à eux jusque dans les territoires conquis.

Mais ce ne fut pas seulement par la force des armes que les comtes d’Anjou atteignirent leur but ; des alliances adroitement négociées, des héritages heureux, des mariages où l’ambition ne tenait souvent aucun compte des disproportions d’âge, vinrent en aide à leur valeur. Par son mariage avec la fille de Hélie, comte du Mans, Foulque V s’était