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dégénéré de la valeur de tes ancêtres ; je te donne donc ma terre, que ton père m’a enlevée injustement autrefois, et je veux que tu la possèdes désormais. » Affaibli par sa longue prison, il mourut à quelque temps de là.

Geoffroy ne tarda pas à le suivre dans la tombe. La comtesse Bertrade lui avait juré une haine implacable ; à force d’intrigues, elle réussit à le faire tuer au siège du château de Candé. Foulque est accusé par les historiens d’avoir prêté les mains à ce crime, en haine des nobles qualités du jeune prince et de l’amour que lui portaient les peuples d’Anjou tandis que, lui-même ne rencontrait autour de lui que la désaffection et le mépris (1107).

Le Rechin mourut lui-même peu de temps après (14 avril 1109). « Male incepit, pejus vixit, pessime vitam finivit, » telle est l’oraison funèbre que cette vie criminelle inspire à l’auteur des Gestes des Seigneurs d’Amboise.

Foulque V, fils de Bertrade, fut appelé a recueillir la succession du Rechin à défaut de Geoffroy. Nous ne connaissons pendant son règne rien qui puisse intéresser l’histoire du château de Loches, si ce n’est une guerre avec son voisin le seigneur de Preuilly. Il épousa, en 1110, la fille de Hélie, comte du Mans, et s’assura ainsi la possession de nouveaux domaines qui avaient été disputés a son père par Guillaume le Bâtard. À partir de ce moment toute l’ambition des princes angevins paraît s’être tournée du côté de la Normandie.