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À partir de 886, Loches entre dans le domaine des comtes d’Anjou par le mariage de Roscille et de Foulque Ier. De cette union naquirent trois fils, Guido qui fut évêque, Ingelger tué fort jeune en combattant les Normands, et Foulque II surnommé le Bon, qui succéda a son père.

Sous le gouvernement de Foulque II, il n’est guère parlé du château de Loches. La paix avec les Normands était faite, la tranquillité était générale. Le duc Rollon, converti et baptisé, avait reçu en apanage une des plus belles provinces de France, et il avait épousé la fille de Charles le Chauve. Foulque fut un prince pacifique et généreux, qui ne fit pas la guerre, et enrichit les églises. Il était instruit, ami des lettres, et chantait volontiers au chœur en habit de clerc. Un jour que le roi s’était permis de sourire de la piété du comte, celui-ci lui écrivit : « Au roi des Francs, le comte des Angevins : Sachez, seigneur, qu’un roi illettré est un âne couronné. » Il avait une dévotion particulière pour saint Martin ; quand il rencontrait des pauvres, il leur disait : « Allez vers mon glorieux seigneur Martin, et dites-lui : « Glorieux saint Martin, votre serviteur Foulque le Bon nous envoie à vous afin que, par le bénéfice de votre piété, pour l’amour de Dieu et de votre dit serviteur, vous veniez à notre secours. » »

Geoffroy, l’aîné de ses fils, lui succéda. Geoffroy Ier surnommé Grise-Gonelle, parce qu’il portait habituellement un manteau à capuchon, d’une étoffe nommée griset ou buret, est, avec son successeur Foulque Nerra, l’homme le plus remarquable et le plus batailleur de cette vaillante race ; ses exploits guerriers et les services qu’il rendit au roi lui valurent, si l’on en croit les chroniqueurs, la dignité de


    honorem Andegavinum, et eripuerunt eum de manibus paganorum. » Et en parlant de Foulque Nerra : « .., Et ædificavit plurima castella in sua terra quæ remanserat deserta et nemoribus plena propter feritatem paganorum. » (Fragm. hist. Andeg.)