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des engins de guerre suffisants pour entreprendre le siège de villes considérables, comme Nantes, Angers, Blois, Poitiers, le Mans, Bordeaux, dont ils parvenaient à s’emparer[1], et s’avançaient peu à peu dans l’intérieur des terres. Pour cela, il leur fallait évidemment construire des ouvrages de défense, des camps retranchés, des postes fortifiés. Les rois, impuissants et inquiets devant ces invasions répétées, essayèrent cependant de les combattre en confiant à des hommes éprouvés la garde de certains points du territoire. C’est ainsi qu’en 840, Charles le Chauve, comme nous l’avons dit plus haut, fit don du château de Loches à Adaland, avec le gouvernement de deux parties d’Amboise.

En 878, Louis le Bègue érigea la Touraine en préfecture royale, et en confia la défense à Ingelger, sénéchal du Gâtinais, qui s’acquitta vaillamment de ce devoir. — En récompense de ses services le roi lui fit épouser vers la même époque Adèle, fille et héritière de Geoffroy, comte du Gâtinais ; il lui concéda aussi, vers l’an 879, selon l’auteur du Gesla consulum Andegavorum, la moitié du comté d’Anjou.

Loches n’appartint point à Ingelger, mais à son fils Foulque le Roux, qui la reçut en dot de Roscille, fille de Garnier et petite-fille d’Adaland.

Ingelger, Foulque, et leurs successeurs luttèrent sans relâche contre les Normands, et leur arrachèrent par lambeaux leurs domaines dévastés et leurs châteaux détruits[2].

  1. Hastingus… civitates obsidet, mænia subvertit, turres terræ coæquat ; oppida, rura, vicos ferro, flamma, fame depopulatur. Jam muri crebro quantiuntur ariete, et machinarum ictibus cedentes, ruinam sui minantur (Ibid.)
  2. Foulque Rechin, en parlant de ses ancêtres, Ingelger, Foulque le Roux et Foulque le Bon dit : « Isti autem quatuor consules tenuerunt