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de Cesarodunum au Vetus Pictavos — passait à Loches. Sur plusieurs points, même jusque dans l’enceinte du château, on a découvert des débris de poteries, tuiles, etc. Outre les villas de Cornillé et de Contré, et les restes d’un aqueduc près de cette dernière, le bénitier de la Collégiale, ancien autel païen, dont la provenance ne saurait être douteuse, nous indique l’occupation romaine, dont les traces se retrouvent encore, enfouies à plusieurs mètres de profondeur, sous des atterrissements successifs.

Grégoire de Tours dit, en parlant de saint Eustoche, cinquième évêque (vers 450), qu’il bâtit des églises dans plusieurs bourgs au nombre desquels il cite Loches. En 491 saint Ours, originaire de Cahors, après avoir fondé à Sennevières un monastère qu’il laissa sous la direction de saint Leubais, venait avec quelques moines s’établir dans ces grottes creusées par les habitants originaires, au-dessus desquelles on vit se dresser le premier château dont l’histoire ait conservé le souvenir : « In recessu montis cui nunc castrum supereminet. »

Ce château existait donc au temps de Grégoire de Tours, peut-être même auparavant, si nous en croyons l’auteur du liber de compositione castri Ambaziæ. D’après lui, Mérovée aurait confié la garde de Loches contre les Huns à un de ses fidèles, nommé Silarius, qui persécuta le monastère naissant de saint Ours, et, pour désigner cette place, le chroniqueur se sert des mots castrum et oppidum. Nous remonterions ainsi jusqu’au milieu du cinquième siècle.

Quel pouvait être ce castrum ? Sans doute un reste des premiers ouvrages des Romains, un camp fortifié, entouré de fossés et de palissades, au milieu duquel se dressait, sur une motte circulaire, un donjon, probablement en bois ; toujours est-il que Pépin et Carloman, en 742, marchant contre Hunald, duc de Toulouse et d’Aquitaine, qui s’était