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I

les origines du donjon. — les normands. — ingelger et les premiers comtes d’anjou (450-997).


À demi couchée au bord des prairies que l’Indre, comme un ruisseau bordé de frais ombrages, arrose d’un cours sinueux, à demi assise sur les pentes que domine son vieux château, Loches est une ville du moyen âge oubliée par le temps et les révolutions, et encore endormie au beau soleil de la Touraine.

Au flanc du coteau s’échelonnent ses maisons de pierre blanche, enveloppées d’une vapeur bleue ou resplendissantes de lumière ; la tour Saint-Antoine dresse son aiguille grise, dont le léger campanile monte presque aussi haut que le château, et la vieille église de Geoffroy Grise-Gonelle découpe sur le ciel les pyramides de ses quatre clochers, entre le palais bâti par les rois de France, et le Donjon des comtes d’Anjou.

Par un privilège bien rare de nos jours, la ville de Loches est encore ce qu’elle était autrefois, et les changements que les siècles lui ont apportés ont à peine modifié sa physionomie première. Elle est restée la ville gothique par ses monuments, — et un peu par ses mœurs ; — la ville tourangelle par son indolence et la douceur de son