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XII

inscriptions

CACHOT DU PONT-LEVIS. — Le cachot situé au-dessus du portail d’entrée n’a pas dû perdre beaucoup de sa physionomie du XVe siècle. Une cheminée, un grossier lit de camp, un collier de fer scellé au mur par une lourde chaîne (Pl. VII), une fenêtre avec un épais grillage de bois, qui ne permet plus de pénétrer dans l’embrasure ; peut-être l’établissement de ce grillage est-il relativement moderne ; il a eu pour heureux effet de sauver des dégradations des prisonniers vulgaires de curieuses inscriptions. C’est là que nous trouvons ces deux vers que nous avons attribués à Ludovic le Maure :

Il n’y a au monde plus grande destresse
Du bon temps son souvenir en la tristesse

À quelque distance, au-dessous d’une inscription qui n’a laissé sur le mur que des traces jaunes impossibles à reconstituer, un cœur renfermant au centre la lettre F entourée des lettres SAV. SAN. Nous reconnaissons les caractères hardis et singuliers du duc de Milan. La lettre F au milieu du cœur est comme une signature ; c’est vraiment la première lettre du mot forza ; l’S comme dans les mots Sforzare, Sfrangiare, Sfrenara, Sfrondare, etc., n’est