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mais aussi pour sa bravoure et son esprit aventureux, et — faut-il le dire ? — pour son intempérance et son avarice. Ce que d’Aubigné raconte de lui le peint en deux mots : « Le Chicot, bouffon quand il vouloit, avoit un continuel dessein de mourir ou de tuer le duc de Mayenne, pour avoir esté battu par luy ; et en recherchant cette occasion, il s’étoit fait tuer entre les jambes cinq chevaux en deux ans. »

Les anecdotes concernant Chicot fourmillent dans les mémoires du temps ; mais elles sont conçues en termes trop libres pour trouver place ici. Quelques-unes cependant peuvent être mises sous les yeux du lecteur pour donner une idée du caractère de notre personnage, et des familiarités que l’on tolérait de sa part.

Au mois de janvier 1580, Henry III, pour démentir un bruit qui courait de sa maladie, voulut dîner en sa salle à huis ouvert ; « dont Chicot, ayant rencontré le duc de Guise, luy dit en plaisantant : « Tu vas voir comme se porte ton homme ; vien, vien, je t’y menerey ; tu vas voir comme il se porte. Jamais homme ne cassa mieux qu’il fait. Je me donne au diable s’il ne mange comme un loup. »

« Pour moy, — écrivait-il encore à sa femme dans une


    , gouverneur et lieutenant général de Paris et Ysle de France, et noble homme Aimé de Chateau-Chalons, seigneur des Esses, chevalier de l’ordre du roy. — 19 mars 1584. Baptême de Aune, fille de noble homme Anthoine Anglerais, dit Chicot, premier porte-manteau du roy. Parrains Mgr le duc de Joyeuse, pair et admiral de France, gouverneur et lieutenant général pour le roi au pays et duché de Normandie, représenté par Mgr le Grand Prieur de Thoulouze, son frère, et Mgr de Nançay. Marraine Mlle du Bouchaige pour Mme la comtesse du Bouchaige, sa mère. — Signé : F. Ant. Scipion de Joyeuse, Nançay, Anne de Bartarnay.