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bien deue pour ses services de la Saint-Barthélemy). » (Lestoile.)


Le château de Loches, malgré quelques tentatives peu sérieuses en 1579, continua d’appartenir au parti catholique. Cependant le gouverneur crut devoir, en 1582, faire couper les ponts de la ville par mesure de sûreté.

Les calvinistes avaient presque toujours l’œil ouvert sur Loches, à cause des approvisionnements considérables amassés depuis longtemps dans la ville « où tout était plein comme un œuf, depuis la cave jusques aux lattes, comme en un port assuré et en ung fort imprenable et invincible ». La garnison du château, composée de dix ou douze soldats, était commandée, pour M. d’Épernon, par le capitaine Montlouis, déjà vieux, mais faisant bonne garde. La ville n’avait qu’une milice bourgeoise, peu nombreuse, peu disciplinée et de peu de défense, parce que les principaux habitants étaient à la guerre ou avaient succombé aux maladies contagieuses. Le lieutenant-général de la justice, maire perpétuel, était Gilbert Seguin, sieur de Saint-Lactensin, homme de faible constitution, élevé par le ministre protestant d’Issoudun, gendre et successeur de ce même Jehan Baret, sieur de l’Étang, qui avait été accusé si violemment par le lieutenant civil de Ceriziers, d’être le chef des réformés du pays (1587).

Il ne paraît point, toutefois, que les tentatives de surprise aient réussi. Au contraire, on envoya à Loches, comme en une prison sûre, et sous la garde de Sallern, lieutenant du duc d’Épernon, Charles de Lorraine, duc d’Elbeuf, après l’assassinat de son cousin Henry de Guise au château de Blois. Le duc d’Elbeuf n’habitait point la forteresse, mais le bâtiment occupé aujourd’hui par la sous-préfecture et qui servait alors de logis au gouverneur. Il y vécut long-