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sance. Puis, le 20, il procéda, en présence d’Antoine Anglerais, dit Chicot, porte-manteau du roi et lieutenant du marquis de Villars, à l’inventaire des munitions.

Cette opération terminée, il somma Chicot de lui remettre les clefs du château. Mais le malin Gascon lui répondit qu’il était le très humble serviteur de Monseigneur « auquel il veut bien obéir pourvu qu’on lui donne décharge suffisante dud. sieur et de Monsieur l’amiral qui l’a nommé son lieutenant audit chastel et soubz lequel il s’en est chargé ». M. de Narbonne prétendit que sa commission suffisait. Mais Chicot n’en voulut démordre.

Le ier mai, seulement, M. de Narbonne put obtenir la remise des clefs. Chicot partit avec ses soldats, et le commandement de la place fut donné au capitaine Durbois, lieutenant sous l’autorité de monseigneur de La Châtre, qui prit le titre de gouverneur de la ville de Loches et de Beaulieu, en remplacement de l’amiral de Villars.

On peut supposer d’après cela que l’influence calviniste dominait dans le pays. Cependant le duc d’Alençon, qui venait de prendre le titre de duc d’Anjou à l’avènement de son frère, ne tarda pas à abandonner ses alliés. D’année précédente, une lettre de Henry III avait été adressée aux habitants, pour leur annoncer l’arrivée du sieur de Chavigny, chargé de leur faire entendre certaines choses de sa part. Il s’agissait de la ligue. Deux députés furent envoyés à Tours pour s’aboucher avec le sieur de Chavigny ; mais celui-ci avait quitté la ville.


Le samedi 15 novembre 1578 le roi fit arrêter maître Jean Perrier, avocat et capitaine ancien de la rue Saint-Antoine, « grand massacreur de huguenots, et le fit mener au chasteau de Loches, sous prétexte de conspiration avec l’Hespagnol et ceux de Guise (récompense qui lui estoit