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Loches put éviter, en 1572, les horreurs de la Saint-Barthélemy. La compagnie du seigneur de Menou, forte de 2000 hommes, tenait garnison au château. Il eut pour successeur, en 1564, René de Voyer, seigneur de Paulny, qui reçut, le 12 avril de l’année suivante, l’ordre de faire mettre en liberté le sieur de Saint-Étienne, prisonnier de guerre dans le château. Nous ne savons si ce prisonnier était le seigneur de Saint-Étienne qui, assiégé dans sa maison par les troupes royalistes, après avoir vu ses tours ruinées par le canon et par la mine, réfugié dans une dernière retraite qui était sur le point d’être prise, consentit à se rendre sur la parole qui lui fut donnée que le duc de Nevers était là. Dès qu’il montra la tête, il reçut un coup de pistolet[1]. Peut-être ne mourut-il pas de sa blessure et fut-il enfermé au château de Loches.

En 1575, la garnison du château était de 800 hommes. L’année suivante, le duc d’Alençon, mécontent de la conduite du roi envers lui, se sauva de la cour et consentit à servir de chef aux mécontents. Les calvinistes profitèrent de cette circonstance pour le mettre à la tête de leur parti. Il s’était retiré depuis quelque temps à l’abbaye de Beaulieu, lorsque la reine Catherine vint le trouver, escortée de son escadron volant, et accompagnée du maréchal de Montmorency. (Avril 1576.) Auprès du prince, se tenaient Beauvais-la-Nocle et Bernières, députés du parti calviniste. Le duc d’Alençon obtint dans cette conférence le gouvernement de l’Anjou, du Berry et de la Touraine. C’est cependant l’année suivante qu’il fit prendre possession du château par Jacques de Saint-Julien, seigneur de Narbonne, son maître d’hôtel. Le 18 avril, celui-ci présenta ses lettres de cachet au corps de ville, qui lui prêta le serment d’obéis-

  1. Varilas, Hist. de Charles IX.