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pagnie de Monsieur le marquis de Villars, et là pourvoyr à tout ce qu’il verra estre requis pour le service du roy, et conservation de la ville et chasteau, en son obeissance ; auquel vous ne fauldrez d’obbeyr en tout ce qu’il vous commandera pour cest effect ; a quoy m’assurant ne vouldrez faillyr, ne vous feray ceste plus longue que pour prier le Créateur, Messieurs, vous tenir en sa sainte garde. A Tours, ce dernier jour de septembre 1567.

Votre bien bon amy,
J . du Monterud.[1]

Le même jour, les échevins répondaient à M. de Prie :

Monseigneur,

Nous avons reçues les lettres qu’il vous a pleu nous escripre, avec celles de Monsieur de Montreuil et sommes tres joyeulx de ce qu’il vous plaist nous visiter et secourir en ce temps de nécessité, et espérons vous recepvoir de tres bon cœur et vous obéir en ce qu’il plaira nous commander pour le service du roy.

Les circonstances, en effet, avaient pris tout à coup une gravité inquiétante. Les calvinistes s’étaient secrètement rassemblés, et en grand nombre ils marchaient sur Meaux et sur Paris. Le 3 novembre, M. de Prie partait pour l’armée et laissait le commandement du château à M. de Méré. Le 10 novembre, les protestants étaient battus à Saint-Denis non sans avoir fait éprouver de grandes pertes à l’armée catholique. Condé se repliait sur Montereau, et après avoir fait sa jonction avec 10,000 Allemands, revenait occuper les lignes de la Loire. Orléans et d’autres villes étaient envahies et pillées de nouveau. Ces alternatives de succès et de revers encourageaient les calvinistes, et dans presque toutes les villes, ils trouvaient des adhérents. À Loches, ils

  1. Innocent Trippier, sieur de Monterud et de Plumartin, était capitaine d’Orléans lorsque les calvinistes, avec lesquels il avait des relations, s’emparèrent de cette ville ; il se jeta ensuite dans le parti catholique.