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qu’il avait négligé de munir suffisamment, malgré ses avis ; il nia avoir jamais rien reçu des ennemis ; en ce qui concerne les voleries sur les troupes, il parut s’en reconnaître coupable, « disant que les autres chefs de guerre en font autant ».

Enfin le procès fut jugé sur le rapport de l’Hopital, et l’arrêt rendu, en ce qui concernait Coucy en juin 1549. Le défenseur de Landrecies et de Boulogne fut condamné à avoir la tête tranchée, ce qui fut exécuté.

Le maréchal attendit sa sentence pendant deux ans encore. Son arrêt lui fut prononcé le 8 août 1551. Il était déclaré atteint et convaincu des crimes de lèse-majesté, de péculat et autres, inhabile à jamais de tenir estats et honneurs, condamné en cent mille livres parisis d’amende envers le roy, tous ses biens confisqués, et à avoir la tête tranchée en Grève, et là, sa tête affichée à un poteau et son corps pendu à Montfaucon.

Aussitôt après la prononciation de l’arrêt, arrivèrent des lettres du roi pour qu’il fût sursis à l’exécution de la sentence. Le prisonnier fut conduit au château de Loches. Il n’y resta que peu de temps ; et nous n’avons aucun détail sur sa captivité. À sa sortie, il se retira dans la maison qu’il possédait à Paris, près de l’abbaye Saint-Victor, où il mourut accablé de douleur et d’ennui, au mois de février 1553. Son corps fut transporté à Biez.

Jacques de Coucy avait laissé un fils, nommé Jacques, comme lui, qui, dès sa jeunesse, travailla à obtenir la réhabilitation de son aïeul et celle de son père. Il découvrit « la pratique dont on avait usé pour les ruiner, les faux témoins ouïs contre eux, depuis exécutez à mort, entre autres Médard Pépin, Bequet et le chanoine Boté ». Enfin, vingt-six ans après la mort de Coucy, il obtenait, par la protection du duc de Guise et du cardinal de Bourbon, des