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charnels du condamné. Par lettres du mois de février 1524 données à Blois, la peine de mort fut commuée « en la peine cy après déclarée : C’est assavoir qu’iceluy de Poictiers sera mis et enfermé perpétuellement entre quatre murailles de pierre massonnées dessus et dessoubz, esquelles n’y aura qu’une petite fenestre par laquelle on luy administrera son boire et manger… » Voilà quelle fut la grâce que Diane aurait payée du prix de son honneur !

Peu de jours après, cependant, le roi, par lettre de cachet, manda à la Cour de surseoir à l’exécution de cette nouvelle peine. Le 31 mars 1524, il fit, par le sieur de Vaux capitaine de ses gardes, tirer Saint-Vallier de la tour carrée du Palais, pour le mener au lieu qu’il avait ordonné. Enfin, en 1526, un article du traité de Madrid stipula grâce complète, abolition et restitution en faveur de tous ceux qui avaient été compris dans le procès du connétable, et en particulier des sieurs de Saint-Vallier et d’Autun.

Mais la santé du malheureux comte de Poitiers était ébranlée à tout jamais. Ses cheveux avaient blanchi dans la nuit qui précéda le jour fixé pour son exécution en place de Grève ; et il conserva toujours un tremblement nerveux accompagné de fièvre, que l’on appela de son nom fièvre de Saint-Vallier.

Les autres prisonniers furent plus heureux. La poursuite contre les deux évêques paraît avoir été abandonnée dès l’origine ; cependant le traité de Madrid stipule nommément la liberté de l’évêque d’Autun ; Saint-Bonnet et Gilbert dit Baudemanche furent élargis on 1523. D’Éguières et Brion furent condamnés par arrêt du 27 janvier 1524 à faire amende honorable, et relégués pour trois ans en tel lieu qu’il plairait au roi ; de Prie et Popillon internés dans une ville du royaume. Descars fut condamné à la même peine, et cependant déclaré non coupable en juillet 1526. Le roi