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mal une réclusion déjà longue de dix années. Il avait été, nous ne savons à quelle époque, transféré à Chinon, où le roi faisait sa résidence. En 1480, sa santé paraissait fort ébranlée ; un médecin venait de Tours pour lui donner des soins.

« A Maistre Chrestien Castel, médecin, la somme de 80 l. 4 s. 2 dt., en 50 escus d’or que le roy lui a donnés et ordonnés, en faveur de plusieurs voyages qu’il a faits par l’ordonnance et commandement dudit seigneur, durant le mois d’avril, partant de Tours pour aller à Chinon, pour aller veoir et visiter le cardinal Ballue et aultres qui estoient mallades. » (Cimber et Danjou, Comptes de Louis XI.)

Cette même année, au mois de mars, Louis XI avait été frappé d’une première attaque de paralysie aux Forges, près de Chinon. La crainte de la mort et les supplications de Commines, d’Imbert de Bastarnay, comte du Bouchage, et du cardinal légat Julien de la Rovère, qui fut depuis pape sous le nom de Jules II, firent que le roi se relâcha de sa rigueur ; La Balue sortit de prison.

Le 20 décembre, le grand bateau du roi monté par quinze nautonniers vint le prendre à Maillé (Luynes), et le conduisit en remontant la Loire jusqu’à Orléans. Le voyage dura douze jours.

Peu après, par un singulier retour de fortune, La Balue était à la cour de Rome comblé de nouveaux honneurs. Louis XI lui avait rendu toute sa confiance, le Pape le nommait successivement évêque d’Albano et de Preneste, protecteur de l’ordre de Rhodes, légat de la Marche d’Ancône.

En 1484 il revenait en France comme légat du Saint-Siège, mais il ne fut pas reçu par la cour de Parlement, et ne jouit pas de sa légation (Lestoile), les États Généraux assemblés à Tours ne voulurent point l’admettre à faire