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ment commencer leur procès, et envoya des ambassadeurs auprès du Pape, à cause de la qualité des accusés, pour demander des commissaires ecclésiastiques qui devaient se joindre à ceux nommés par le roi.

Pendant ce temps, La Balue fut transféré du château de Tours dans celui d’Onzain, à quelque distance de Blois, ainsi que le prouve un article des comptes de Louis XI :

« A Guion de Broc, escuier, seigneur du Var, maistre d’hostel du roy nostre sire, la somme de 60 l. que le dit seigneur, par sa cédulle signée de sa main, donnée à Amboise le onziesme jour de février 1469 (1470) lui a ordonnée et fait bailler comptant ledit jour, pour icelle estre par lui emploiée à faire faire une caige de fer au chasteau d’Onzain, laquelle ledit seigneur a ordonné y estre faite pour la seureté et garde de la personne du cardinal d’Angiers. » (Cimber et Danjou.)

Les commissaires étaient : le chancelier Juvénal des Ursins, Jean d’Estouteville, baron de Torcy, grand maître des arbalestriers, seigneur de Montbazon ; Guillaume Cousinot, gouverneur de Montpellier ; Jean le Boulanger, président au Parlement ; Jean de la Drièche, président des Comptes ; Pierre d’Oriole, général des finances ; Tristan l’Hermite, prévôt de l’hôtel, et Guillaume Allegrin, conseiller au Parlement.

Le cardinal eut le bonheur de sauver sa tête, mais ses meubles furent confisqués ; sa vaisselle d’argent fut vendue, et les deniers qui en provinrent furent versés au trésor des guerres. Tanneguy du Chatel eut la tapisserie, Pierre d’Oriole la bibliothèque, M. de Crussol une pièce de drap d’or contenant vingt-quatre aunes un quart, du prix de douze cents écus, avec quelques martes zibelines et une pièce d’écarlate de Florence. Ses habits et d’autres objets servirent à payer les frais de justice ; quant à lui, il fut après sa condamnation conduit au château de Loches, et mis dans