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supportant ainsi le double chagrin de la captivité et de l’exil :

ie rafaelle salvette florentin
ie fu enclos ici pour mon destin.
non pas pour aucun mal fait a personne
espoir en dieu moy la envoe ma bonne
            ensi soit-il. amen.

C’est le même sans doute qui écrivait encore cette touchante prière du captif qui se souvient de la patrie :

i’espoire en dieu et en nostre-dame de lorette
qui me libreront de ceste prison obscvre
que ie les prie afin que trop ie ni demevre
                 amen.

Dans un des cachots, « Pasquier Morin, prisonnier pour la Ligue » a épanché sa bile en une abondante poésie qu’on ne peut lire qu’avec le secours d’une lumière, les fenêtres ayant été mûrées.

Nous en passons un grand nombre, qui sont maintenant illisibles, ou qui offrent peu d’intérêt ; et de celles que nous venons de citer, beaucoup ne peuvent plus se lire aujourd’hui. Le badigeon de 1865 a passé sur les unes ; pour les autres, le frottement des corps étrangers, dans ces escaliers étroits, aura bientôt fait disparaître les dernières traces de l’écriture.