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INTRODUCTION.

heures à nous consacrer mutuellement… Sans doute les cris de ce peuple qui t’aime me vont au cœur !.. Mon bien-aimé, il faut avoir un amour bien profond pour exiger un sacrifice semblable de toi ! Mais je sens que je t’aime, et que je t’aime pour toi !  ! Je sens que tu es mon idole, mon Dieu ! Tu le sais, dans tous les temps tu fus le seul objet de toutes mes affections, toi qui ne peux me reprocher d’avoir donné à de vains plaisirs des jours que le devoir et la tendresse t’avaient consacrés ! Souffre que je sois auprès de toi l’interprète fidèle de la voix générale. …… Viens regarder ton image dans un cœur qui ne fut qu’à toi, qui ne fut jamais rempli que par toi, viens y lire le tableau ineffaçable de tes rares vertus, et le garantir de tes propres inquiétudes !… Que ce cœur, qui ne t’a jamais trompé, t’apprenne à te rendre justice, et ne permets pas à la calomnie de troubler des destinées que tes éminentes vertus ont rendues si belles.[1] »

Madame Necker pensait, avec raison, qu’en France l’opinion publique est une puissance à

  1. Tout ce qui est en italique est de madame Necker elle-même, et pris d’un portrait de M. Necker. (Voir ses Souvenirs.)