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INTRODUCTION.

phe pour les princes : mais la défense du ministre fut noble et digne. Accusé d’aller à la gloire, comme Érostrate, en brûlant la monarchie, M. Necker ne répondit à ces attaques de l’envie impuissante que par le silence ; mais dans le mémoire fait par ordre de M. le comte d’Artois, un passage trouva M. Necker vulnérable, et la blessure alla au cœur… ce passage concernait madame Necker !… On lui reprochait d’avoir été maîtresse d’école dans un village de Suisse ; il y avait de la méchanceté à cette action, qui n’avait pour but que de nuire. Peu après venait le parallèle de Law et de M. Necker.

On offense, on fait du mal… mais l’offensé, quoique bon, peut enfin se venger !… ce fut ce qui arriva. M. Necker fit accuser M. de Sartines[1] de

  1. Ce fait du renvoi de M. de Sartines est bien curieux. On avait besoin de dix-sept millions pour la guerre d’Amérique ; mais on voulait le cacher à M. Necker, qui alors était directeur-général. D’accord avec M. de Maurepas, alors ministre, M. de Sartine augmenta son budget de la marine de trois millions par mois. M. de Maurepas était malade ; M. Necker, qui ne savait rien de cet accord entre le Roi, M. de Satines et M. de Maurepas, accuse M. de Sartines en plein conseil. Le Roi se trouve seul ; il n’ose dire Je sais ce que c’est ! M. de Sartines est renvoyé comme coupable. Le Roi dit ensuite qu’il l’avait oublié !… Le silence de M. de Sartines est bien beau.