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INTRODUCTION.

M. de Pezay était présomptueux ; les plaintes arrivèrent en foule à Versailles. Le Roi, ne voyant pas l’accusé, crut à tout ce qu’on lui disait ; on fit intervenir un homme qui déclara que le nom du Roi était gravement compromis par M. de Pezay, et le résultat de cette belle amitié royale dut d’envoyer un courrier à M. de Pezay pour lui commander de rester à Pezay, lieu dont il avait prit le nom[1]… Ce courrier lui fut envoyé par M. de Sartines… Le malheureux jeune homme, frappé de frayeur à la réception de ce courrier, qui avait ordre, en véritable envoyé d’un lieutenant de police, de remplir une double mission et de dire tout haut, devant les gens de M. de Pezay, que le marquis serait enfermé à la Bastille pour crime d’état s’il retournait à Paris… le malheureux, effrayé, jusqu’à la terreur, de ces nouvelles, ne réfléchit pas que, n’étant pas coupable, il n’avait rien à redouter avec Louis xvi, qui était juste et bon… Il fut saisi tout-à-coup d’un frisson qui devait être mortel… Quelques heures après, comme il était assoupi et accablé par la fièvre, un bruit de chevaux le réveille… C’est un courrier de M. Necker… Le malade se soulève… il ne souffre plus… C’est un courrier de M. Necker, de son meilleur ami !…

  1. J’ai déjà dit qu’il s’appelait Masson.