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INTRODUCTION.

et accueillait tous les mémoires qu’on lui présentait. Il n’était distrait par aucun des amusements qui, à cette époque, passaient pour devoir faire partie indispensable de la vie commune et sociale. Il ne jouait pas, et ne voyait d’ailleurs que très-peu de personnes de la Cour, même étant au contrôle-général.

Le caractère de ses écrits avait une couleur qui annonçait une révolution dans le pays comme dans les lettres, mais surtout révélait un grand amour de l’humanité ; il parlait avec une exquise sensibilité, et cependant il avait une tournure dans le discours qui révélait des sentiments républicains ; son style approche beaucoup de celui de Rousseau, et son imagination était brillante comme celle de sa fille. Comme elle, il donnait à toutes ses phrases une tournure que n’avaient aucun des écrits qui à cette époque inondaient la France. Ils avaient surtout un caractère de vérité qui séduisait lorsqu’il appelait l’attention sur les malheurs du peuple. Peut-être employait-il alors des figures et des ornements inconnus, surtout dans le ton sentimental, en écrivant sur des objets d’administration. Sa doctrine est pure, et c’est une chose digne de remarque, et surtout de haute estime, que dans les trois volumes qu’il publia d’abord il n’existe pas une