vive émotion… Elle prit les deux jeunes femmes presque dans ses bras, et les regardant toutes deux :
— Eh bien ! il sera fait comme l’a dit la souveraine
ans. Ses cheveux blonds étaient les plus beaux du monde…
Arrêtée d’abord en 3, elle obtint de rester chez elle avec
des gardes ; elle s’échappa et sortit de Paris… Elle erra plusieurs
mois dans la campagne… Enfin, sa malheureuse destinée
lui inspira la volonté de rentrer dans Paris… Elle fut
arrêtée de nouveau, et cette fois condamnée à mort !… La
malheureuse jeune femme écrivit à ce monstre à face humaine,
à Foucquier-Tinville, en lui disant qu’elle était enceinte,
espérant par cet innocent mensonge sauver sa vie…
Le tigre ordonna le supplice… La veille de sa mort… la
princesse de Monaco voulant laisser à ses deux filles un souvenir
parlant de cette heure cruelle, coupa ses magnifiques
cheveux blonds et les leurs envoya. Comme on lui refusait
des ciseaux, et qu’elle n’avait aucun instrument tranchant,
elle cassa un carreau de vitre dont elle se servit !… Au moment
d’aller à l’échafaud, elle craignit de paraître pâle et
demanda du rouge.
— Si j’ai peur, dit-elle avec ce doux sourire d’ange qui était
un des charmes puissants de son visage, que ces misérables
n’en voient rien… Elle périt la veille de la mort de Robespierre,
le 8 thermidor !…
Les deux filles qu’a laissées madame la princesse de Monaco
sont madame la marquise de Louvois et madame la comtesse
de La Tour-du-Pin.
Le fait de l’éloge de madame de Lauzun, lu par madame
de Monaco, est exact ; il se passa, comme je le rapporte,
chez madame Necker.