le songe de Godefroi ; pour moi, je serais d’avis qu’on célébrât le mariage de Regnaut et de la sœur du roi. Vous avez raison, dit le roi, ce mariage me plairait beaucoup. Le courageux Regnaut remercia le roi de ce beau présent, et il le pria d’attendre qu’il en eût parlé à ses frères et à son cousin Maugis. Frère, dit Allard, vous auriez tort de refuser le présent que le roi vous fait : si vous voulez m’en croire, vous accomplirez sa volonté ; nous en sommes tous bien contens. Frère, dit Regnaut, je le ferai, puisque vous êtes d’accord. Il retourna vers le roi, et lui dit : Sire, je suis prêt à faire votre Volonté. Le roi les prit par la main et les fit fiancer.
Quand le mariage de Regnaut fut accordé, le roi
Yon alla à la chambre de sa sœur et la salua ; elle
fit la révérence. Belle sœur, dit le roi, je vous ai
mariée ! Quand elle l’eut entendu, elle lui répondit :
Sire, à qui m’avez-vous donnée ? Au meilleur chevalier
du monde, à Regnaut, le fils d’Aymon. Quand
elle eut appris que c’était avec Regnaut, elle dit à
son frère : Vous ferez comme il vous plaira. Le roi
la prit par la main et la conduisit au palais. Il dit
ensuite à Regnaut : Généreux chevalier, je vous