tres à son service pour un an. Regnaut et ses gens se couchèrent cette nuit au château, et le lendemain ils partirent et menèrent avec eux environ cinq cents hommes tous bien armés. La duchesse dit alors à ses enfans : je voudrais que vous allassiez en Espagne, car le pays est fort bon. Ils répondirent : nous sommes prêts à vous obéir. Ils se mirent en chemin, mais à peine étaient-ils partis, qu’ils rencontrèrent leur cousin Maugis qui venait en France ; il courut aussitôt embrasser Regnaut et ses autres cousins. Regnaut lui dit : où avez-vous été que nous ne vous avons point vu ? Cousin, dit Maugis, je viens de Paris, où j’ai vu le roi qui était bien armé. Regnaut partit de Dordonne et rencontra son père ; il rencontra aussi sa mère qui était triste du départ de ses enfans. Aymon la rassura et lui dit : ne vous chagrinez pas, vos enfans sont en bonne santé.
Après que les quatre fils Aymon et leur cousin
Maugis furent sortis de Dordonne, au nombre de
sept cents bien armés et en ordre, ils passèrent par
la Brie ; le Gatinois, l’Orléanais et la rivière du
Loire. Ils ravagèrent le pays par où ils passèrent
jusqu’à Poitiers, où ils apprirent que le roi Yon