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mais il le fit poursuivre par son armée. Regnaut fit marcher ses gens devant lui, et en donna la conduite à Allard et à Guichard, à qui il dit : Si les gens du roi nous attaquent, défendons-nous. Sire, dit Allard, nous ne manquerons pas de le faire. Charlemagne s’avança, suivi d’Oger le Danois, du duc Naimes de Bavière, de Foulques de Morillon et de plusieurs autres. Charlemagne qui était bien monté, apercevant les quatre frères, leur cria : avec l’aide de Dieu vous périrez, malheureux que vous êtes ! c’est aujourd’hui que je vous fais tous pendre. Sire, dit Regnaut, il n’en sera pas ainsi, s’il plaît à Dieu ; car si Dieu me donne la force, nous nous défendrons courageusement. Alors il vint comme un furieux pour frapper Charlemagne, mais il manqua son coup. Dames Hugues se mit entre Charlemagne et lui, il eut le cœur percé d’un coup de lance que Regnaut voulait donner à Charlemagne, qui cria à ses gens : Seigneurs, saisissez-vous de ces malheureux ; s’ils nous échappent, je ne serai jamais content. Regnaut vint vers ses gens et leur dit : Seigneurs ne craignez rien, tant que je serai en vie, marchez hardiment et sans rien craindre. Pendant treize lieues ils furent poursuivis par les gens de Charlemagne ; mais ils ne perdirent pas un seul homme, et ils vinrent jusqu’à la rivière. Le roi appela tous ses barons et dit : Seigneurs, laissons la poursuite ce serait folie de les suivre, car nos chevaux sont très-fatigués. Je crois que ce Regnaut a le diable à son commandement pour agir comme il le fait. Restons auprès de cette rivière. Sire, lui répondirent les