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entendant ce que Naimes disait, reconnut la vérité et ne sut que répondre, mais il baissa la tête de honte. Regnaut et ses frères montèrent sur les murs et regardèrent autour du château, ils virent que la basse-cour où étaient tous les vivres et la garnison, était en proie aux flammes. Regnaut dit alors à ses frères : nous allons perdre nos vivres ; nous sommes heureux d’avoir sauvé nos jours ; il est impossible que nous restions davantage ici. Frère, dit Allard, vous parlez sagement, nous suivrons votre avis, nous ne vous quitterons jamais. Quand les trois frères se furent accordés, ils préparèrent leurs meilleures affaires et attendirent jusqu’à la nuit : quand tout fut préparé, ils montèrent à cheval, et Regnaut leur dit : Seigneurs, combien sommes-nous ? nous sommes, répondit Allard, environ cinq cents ; c’est assez, dit Regnaut ; mais que ferons-nous ? Tenons-nous toujours bien ensemble sans rien craindre, nous gagnerons l’Allemagne, et si les gens de Charlemagne nous attaquent, il faudra nous défendre courageusement et tâchons de l’emporter sur eux. Quand il fut temps de monter à cheval, Regnaut monta sur Bayard et les autres chacun sur le leur ; ils firent ouvrir la porte et ils sortirent sans bruit. Quand ils furent sortis, Regnaut regarda tristement le château et dit : adieu beau château, quel dommage de te voir ainsi détruit ! il fut bâti il n’y a que quatre ans. Nous sommes forcés d’y laisser nos richesses. Quand Allard vit Regnaut si triste, il lui dit : frère, vous avez tort de vous attrister ainsi, vous qui êtes un des plus vaillans chevaliers que je con-