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il y a trop longtemps qu’elle dure. Oger lui répondit : je vous promets que je le dirai au roi, et s’il veut me croire, je vous promets qu’il le fera. Comme Regnaut et Oger parlaient ensemble, Foulques de Morillon arriva et dit à Regnaut : vous êtes un insensé, je vous ai entendu ; vous nous laisserez Montfort, et il n’est point à vous. Foulques, dit Regnaut, vous m’avez souvent desservi ; je vois bien que la mort de Berthelot est l’unique sujet de la haine de Charlemagne contre moi ; vous savez bien que c’était à mon corps défendant ; je vous prie de dire au roi qu’il nous fisse grâce, si vous le faites, vous n’en pourrez retirer que de l’honneur. Foulques lui répondit ; toutes vos propositions ne pourraient vous sauver la vie ni à vos frères. Foulques, lui dit Regnaut, vous nous menacez trop, bâchez que nous valons mieux que vous ; ainsi agissez comme vous voudrez. Charlemagne fit battre l’arrière-ban dans tout son royaume pour rassembler toutes ses troupes ; quand ce fut fait, il dit à ses barons : Seigneurs, je suis bien irrité contre les quatre fils Aymon qui ont détruit mon pays ; leur château est si bien fortifié qu’on ne peut le prendre que par famine ; or, je vous demande avis sur ce que je dois faire, et je suivrai ce que vous me direz. Les barons ne répondirent rien à cette plainte du roi ; mais le duc Naimes lui dit : Sire, si vous vouliez me croire, je vous donnerais un bon avis ; retournons en France, et dans un meilleur temps nous reviendrons assiéger ce château. Je vous assure que Regnaut n’est pas si enfermé qu’il ne puisse aller