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dont il mourut sur-le-champ. Quand Regnaut vit cela, il vint auprès d’Allard et l’embrassa en lui disant : beau-frère, bénie soit l’heure que vous êtes né, car vous nous avez vengé d’un grand ennemi ; il fit sonner de la trompette pour rassembler ses gens. Quand le roi vit le grand dommage que les quatre fils Aymon lui faisaient, il s’écria : Seigneurs, retirez-vous et retournons à nos tentes, car je vois que nous ne pourrons prendre ce château que par famine, parce qu’ils sont très-courageux. Quand les barons entendirent son commandement, ils lui dirent qu’ils étaient prêts à lui obéir, et comme ils voulaient partir, Regnaut vint à bride abattue et fit reculer les gens du roi jusqu’à leurs tentes ; ils firent prisonniers Antoine, Guénereux, le comte de Nevers et Thierry l’Ardenois, car personne ne pouvait résister à Regnaut ni à ses frères. Dès qu’il vit les gens du roi prendre la fuite, il fit sonner la retraite, et ses gens se retirèrent joyeusement au château ; lui et ses frères marchèrent derrière eux. Aymon, leur père, voulut s’opposer à leur marche ; mais Regnaut frappa si rudement le cheval de son père, qu’il le renversa mort, car il ne voulut pas tuer son père. Quand Aymon vit son cheval tué, il mit l’épée à la main pour se défendre ; mais sa défense aurait été de bien peu de valeur, car ses enfans l’auraient fait prisonnier, si Oger ne l’eût secouru. Que vous semble de vos fils, lui dit-il ? Quand Aymon fut remonté à cheval, il dit à ses gens : poursuivons ces misérables, car s’ils vivent longtems, ils nous feront du tort. Regnaut voyant son père qui pressait ainsi