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vous faites pas estimer d’agir aussi mal contre nous que vous le faites. À Noël et Pâques, on doit se réconcilier avec ses ennemis, mais vous ne le faites pas ; au contraire, vous venez nous attaquer à force ouverte, et nous faites du mal autant qu’il est en votre pouvoir ; vous ne nous traitez pas comme vos enfans. Le duc Aymon dit alors à Regnaut : prenez bien garde, car si Charlemagne peut vous tenir, tout le monde ne vous garderait d’être pendu. Père, dit Regnaut, laissez cela et venez nous aider, et le roi sera bientôt détruit. Va, malheureux, Dieu te maudisse, dit le père ! je suis trop vieux pour commettre une trahison. Père, reprit Regnaut, je vois bien que vous ne nous aimez pas ; prenez garde à moi : après avoir dit ces paroles, il piqua Bayard, frappa un nommé Gaymard et le tua. Aymon voyant que ce chevalier était mort, piqua son cheval, et armé d’un bâton de fer, il ordonna le combat, mais voyant que ses gens avaient le dessous, il commanda aux Français de se retirer ; il était temps de commencer, et comme on se préparait à le faire, Bernard le Bourguignon frappa si rudement Simon le Bernois, qu’il le renversa mort à ses pieds.

Quand les quatre fils Aymon virent que Simon était mort, ils en furent bien fâchés ; ils piquèrent leurs chevaux et fondirent à travers les rangs pour se venger de leurs ennemis. Regnaut fit bien ressentir sa présence, car il fit périr trois cents chevaliers, que le roi regretta beaucoup. Allard fendait la presse et vint joûter contre le comte d’Estampes et lui passa sa lance au travers du corps