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Quand Foulques de Morillon vit que les gens de Regnaut se dépendaient courageusement, il s’écria : Sire, que vois-je ! Je pense qu’on vous oublie ; faites arrêter les traîtres, et qu’ils soient tous pendus aussitôt.

Les Français ayant entendu ce que disait Foulques de Morillon, piquèrent leurs chevaux et frappèrent sur les gens de Regnaut avec tant de fureur qu’ils les firent reculer. Allard voyant reculer ses gens, en fut si irrité qu’il mit l’épée à la main et repoussa les ennemis avec tant de fureur, que les Français furent surpris ; personne n’osait se trouver devant Regnaut, car il renversait tout ce qui se trouvait à son passage ; les parents n’épargnaient pas leur famille, car ils se tuaient comme des bêtes. Yon de Saint-Omer, qui montait un fort bon cheval, renversa mort à ses pieds un chevalier nommé Guyon. Regnaut en fut irrité, il prit son enseigne et dit à ses gens : faites en sorte que j’aie ce cheval, je serais très-fâché de ne pas l’avoir, car je le| mettrais avec Bayard : quand Guichard aperçut le désir de son frère, il piqua son cheval, tua Yon et emmena le cheval vers son frère Regnaut, lui disant : voici le cheval que vous avez tant désiré ; Regnaut le remercia de ce présent, et lui dit : nous avons maintenant deux chevaux aux quels nous pouvons nous fier, montons dessus promptement. Guichard entendant son frère, monta sur son cheval, donna le sien en garde à un écuyer. Quand Regnaut revint à la bataille et vit son père, il fut si irrité, que peu s’en fallut qu’il ne perdit le sens, et lui dit par reproche : mon père, vous ne