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frère Richard, qu’il laisse ses menaces et que nous ne le craignons pas ; partez car votre présence nous devient à charge. Le duc Naimes de Bavière et Oger ne firent aucune demeure, mais partirent sans plus tarder et retournèrent vers le roi, auquel ils contèrent tout ce que Regnaut leur avait dit.

Quand Charlemagne entendit cette réponse, il fut si irrité qu’il commanda l’attaque du château : il n’y avait que trois portes ; à la première, Guy, et Foulques de Morillon, le comte de Nevers et Oger le Danois y furent mis, le duc de Bourgogne et le comte Albundes étaient à la seconde ; à la troisième était le vieux Aymon, qui était venu pour combattre contre ses enfans. Le château fut assiégé par un grand nombre de gens ; mais Regnaut fit une chose dont il eut grand honneur. Il dit à ses gens : Seigneurs, je vous prie de monter à cheval jusqu’à ce que vous entendiez sonner de la trompette, car je vois les gens du roi qui sont fort occupés et nous n’aurions pas d’honneur de faire une sortie sur eux ; mais quand ils seront un peu reposés, nous leur montrerons notre prouesse.

Au château de Montfort, il y avait une fausse porte sur le rocher, par laquelle Regnaut et ses frères sortaient à couvert quand bon leur semblait. Regnaut connut bien qu’il était temps de sortir sur ses ennemis, il appela Samson le Bordelais, qui était venu à son secours, et avait amené avec lui cent chevaliers, et lui dit : Seigneur, il est temps que nos ennemis sachent qui nous sommes ; si nous demeurons davantage, le roi pourrait dire que nous sommes lâches. Après avoir dit ces paroles, il vint