Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/54

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ainsi je ne vous sais bon gré de ce que vous dites, car je suis obligé de le défendre. Alors il piqua Regnier si vivement, qu’il le renversa mort ; il prit son cheval et le donna à un de ses écuyers. Les Français commencèrent à crier : Montjoie-Saint-Denis, et les frères de Regnaut : Monfort. Il y eut un combat sanglant, car tous les gens de Regnier qui faisaient l’avant-garde furent mis en pièces. Un écuyer vint rapporter au roi que son avant-garde était détruite, et que Richard, frère de Regnaut, avait tué Regnier. Ô Dieu ! dit le roi, j’aurais pu perdre Regnier ! Il appela ensuite Oger le Danois, et lui dit : allez avec le duc Naimes au secours de notre avant-garde que Richard a presque détruite avec trois cents chevaliers bien armés ; mais ils se sont déjà retirés dans Montfort avec tout le butin qu’ils ont fait. Quand Regnaut vit ses frères revenir avec les dépouilles ennemies, il ne put s’empêcher de les embrasser et leur demander où ils avaient fait un butin si considérable. Ils lui répondirent : sachez que le roi vient vous assiéger avec toute son armée ; nous venions de chasser, mes frères et moi, dans le bois des Ardennes, nous avons rencontré l’avant-garde de Charlemagne, sous la conduite du comte Regnier, nous avons combattu ensemble ; mais, grâce à Dieu, nous les avons vaincus, nous en avons tué une partie et le reste a pris la fuite ; nous avons amené le butin que vous voyez. Le comte Regnier est mort, ainsi que plusieurs de ses gens. Regnaut leur dit : Je suis bien charmé que vous ayez fait un pareil butin sur nos ennemis ; il leur dit : Seigneurs, le temps est venu de se montrer