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Regnaut et ses frères ne s’arrêtèrent point qu’ils ne fussent en un lieu de sûreté ; alors ils firent paître leurs chevaux. Regnaut commença à dire : grand Dieu ! qui avez souffert la mort et passion pour nous, daignez aujourd’hui préserver mes frères et mon cousin de tomber entre les mains du roi. Les Français les poursuivaient, et un chevalier qui était monté sur un meilleur cheval que les autres, atteignit Regnaut et lui dit : chevalier audacieux, vous vous rendrez au pouvoir de Charlemagne. Regnaut se retourna, et d’un coup de lance, l’abattit à ses pieds, il prit ensuite le cheval qu’il donna à son frère Allant ; il en vint ensuite un autre, et il le tua d’un coup d’épée qu’il lui donna sur la tête, il donna le cheval à son frère Guichard. Un des chevaliers du roi vint et s’écria : malheureux ! je vous livrerai au roi, qui vous fera pendre. Nous ne craignons rien, répondit Regnaut ; il le partagea d’un coup d’épée et se saisit de son cheval qu’il donna à son frère Richard qui en avait besoin.

Les trois frères bien montés, et Regnaut sur Bayard, ayant son cousin monté en croupe, étaient poursuivis par le roi, mais en vain, car la nuit était si obscure que les quatre frères et leur cousin arrivèrent en assurance à Dordonne, où ils trouvèrent leur mère qui courut les embrasser, et leur demanda où était leur père, et ils étaient sortis de la cour avec disgrâce. Oui, madame, répondit Regnaut ; car j’ai tué Berthelot, neveu du roi, parce qu’il m’a maltraité jusqu’au sang. Quand la dame l’eut entendu parler, elle tomba en faiblesse, mais Regnaut la fit revenir, et elle lui dit : mon fils pour-