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fidèlement, et de ne jamais vous manquer. L’empereur Charlemagne après les joûtes retourna en son palais, et dit à ses barons : Je suis inquiet de ce que mon fils Lohier ne revient point, je crains qu’il ne lui soit arrivé quelqu’accident car la nuit dernière j’ai songé que la foudre tombait sur lui, et que le duc d’Aigremont lui coupait la tête ; mais je jure que si cela est ainsi, il n’aura jamais la paix avec moi. Sire, dit le duc de Naimes, je ne crois pas cela, et on n’y doit pas ajouter foi. Le roi répondit : Si cependant cela est, je manderai Normands, Berruyers, Flamands, Allemands, Bavarois, Anglais et Lombards, avec lesquels j’irai le détruire. Il arriva aussitôt un messager bien fatigué et blessé. Charlemagne qui était aux fenêtres, descendit du palais avec le duc Naimes de Bavière et Oger le Danois. Le messager salua profondément le roi, et dit ; Sire, vous avez fait une grande folie d’envoyer votre fils demander l’obéissance du duc Beuves d’Aigremont. Votre fils lui demanda hardiment ; mais le duc qui est extrêmement fier, l’ayant entendu, le fit prendre et dit qu’il ne vous rendrait jamais de réponse. Aussitôt il s’éleva un combat où votre fils a été tué par le duc de Beuves, avec presque tous vos gens ; excepté moi et neuf autres qui apportent votre fils dans une bière, et moi qui suis blessé ; le messager tomba alors en faiblesse. Le roi saisi de douleur, commença à dire : Grand Dieu ! quel malheur je viens d’apprendre, je n’y pourrai survivre. Le duc Naimes le consola et lui dit : Sire, ne vous abandonnez pas ainsi à la douleur, faites enterrer votre fils honorablement, vous irez ensuite attaquer le