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leur, car ils ne l’eussent pas si cruellement tué. Alors Allant se tourna vers ses frères et leur dit : Mes frères nous devons être bien fâchés puisque nous avons perdu notre frère qui était toute notre consolation et notre aide. Alors, l’archevêque alla vers eux et leur dit : Seigneurs, ne tous déplaise ce que je vous dirai ; il ne faut pas vous affliger ainsi, vous devriez au contraire être joyeux de ce que votre frère est saint en paradis, il a souffert le martyr pour la gloire de N. S. ; tous voyez que Dieu l’a récompensé, vous voyez aussi les beaux miracles qu’il a faits ; ainsi je vous prie de vous consoler, dites-nous qui vous êtes, et comment se nomme le corps saint, afin que nous fassions mettre son nom sur sa tombe ? Quand ils entendirent ainsi parler l’archevêque, ils commencèrent à modérer leur chagrin. Alors Allard qui était l’aîné après Regnaut, lui dit : Seigneur, puisqu’il vous plaît de savoir qui nous sommes, et comment ce corps s’appelle, vous saurez que c’était le vaillant Regnaut de Montauban, un des meilleurs chevaliers du monde, et nous sommes ses frères, il n’est pas que vous n’ayez entendu parler des quatre fils Aymon. Regnaut de Montauban en était un. Alors ils se mirent tous à répandre des larmes de douleur et de joie de ce qu’il voyait que le plus brave des chevaliers était mort pour la gloire de N. S. Après que les trois frères eurent passé leur chagrin, ils firent enterrer leur frère fort honorablement. Il fut mis en un riche tombeau que l’archevêque avait fait faire, où il est encore à la connaissance de tout