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veniez loger dans ma tente et que vous ne receviez rien hors de chez moi ; et si vous voulez, je vous ferai délivrer tout ce que vous me demanderez. Je vous remercie, dit Regnaut, de l’honneur que vous me faites de ces beaux présens, ils ne sont certainement pas à refuser. Le comte prit alors Regnaut par la main et le mena dans sa tente. Les barons prirent congé et s’en retournèrent chacun dans leurs tentes, louant Dieu de ce qu’il leur avait donné un si bon chef. Le comte fit venir de très-bons chevaux, avec des habits bien fourrés de diverses couleurs, ainsi que des hauberts, des épées, des vaisseaux d’or et d’argent, lesquels furent présentés à Regnaut, mais il n’en voulut pas, sinon un cheval, un haubert et une épée ; pour ce qui restait il le distribua aux pauvres chevaliers. Le comte Rames lui dit : Sire, prenez un autre habit, car vous savez qu’il n’appartient pas à un homme comme vous de porter un si pauvre habillement. Celui que j’ai me plaît, répondit Regnaut, et je n’en porterai point d’autre que je n’aie baisé le saint Sépulcre où Dieu fut mis au sortir de la croix. Le comte commanda alors que l’on servit à souper

Quand ils eurent soupé, le comte appela Galerand, Geoffroy et le comte de Jasses, à qui il dit : Seigneurs, pensons à louer Dieu, puisqu’il nous a envoyé le secours de Regnaut et de Maugis, il me semble que nous devons avoir chacun en notre tente un grand cierge allumé, pour louer Notre Seigneur du secours qu’il nous a envoyé. Les barons lui dire qu’il avait raison ; alors chacun se re-