Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/239

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chemin de la caverne, sa femme, ses enfans et ses gens. Regnaut fit allumer un grand nombre de torches pour y voir plus clair ; il ordonna son avant-garde du peu de gens qu’il avait ; il fit faire l’arrière-garde à ses gens. Quand Regnaut eut bien arrangé son affaire, il se mit en chemin vers la caverne qui était grande et planteuse : quand ils eurent marché un long espace de temps, Regnaut s’arrêta et dit à ses frères : Nous avons très-mal fait, car nous avons laissé le roi Yon en prison ; certes, j’aimerais mieux mourir que de le laisser périr de faim, car il mourrait comme un loup enragé, et ce serait un grand péché à nous. Parbleu ! dit Richard, vous le protégez, et vous ne devriez pas avoir pitié d’un homme aussi traître que lui. Regnaut s’en retourna pour le retirer de prison et l’emmena avec lui. Étant au bout de la caverne, ils se trouvèrent au bois de la Serpente au point du jour. Ils étaient bien contens de ce qu’ils avaient échappé à Charlemagne. Regnaut regarda ensuite autour de lui et vit bien où il était ; alors il appela ses frères et leur dit : Il me semble que nous sommes ici près de l’ermitage du bon ami Bernard. Frère, dit Allard, vous dites vrai ; mais que ferons-nous ? Regnaut dit : Je pense que le mieux est que nous y allions et il faudrait y rester jusqu’à ce que la nuit soit venue, et puis après nous irons à Dordonne, car je ne me soucie pas d’y aller de jour ; et d’ailleurs il peut se faire que l’ermite ait quelque chose à manger, et pour lors nous le donnerons à manger à ma femme et à mes enfans. Ils trouvèrent l’ermitage ; mais en allant dans le bois ils