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et Richard de Normandie conduira notre armée. Il eut à peine ordonné, que chacun sans le contredire, se mit en devoir de monter les tentes pour camper devant Montauban. Toute l’armée décampa ; Richard de Normandie vint auprès du gué de Balançon, avec dix mille combattants, pour garder le passage jusqu’à ce que l’armée fut passée. Cependant le roi y était allé devant pour savoir où il poserait son siège. Quand l’armée fut arrivée devant Montauban, le roi fit dresser sa tente au-devant de la porte. Quand l’armée fut campée, celui qui faisait le guet sur la tour, s’en vint vers Maugis et lui dit : Sachez que le roi est arrivé avec son armée et l’a fait camper devant la porte. Ne vous inquiétez pas, dit Maugis, il cherche sa perte et la trouvera plutôt qu’il ne pense. Il alla vers Regnaut et lui raconta que le roi était venu camper avec son armée devant Montauban. Regnaut dit alors à Maugis : Cousin, je vous prie de faire bon guet cette nuit, car nous sommes exposés. Après que tout fut couché, Maugis s’en alla dans l’écurie, détacha Bayard, monta dessus, sortit de Montauban et s’en alla à la tente du roi , qu’il charma ainsi que tous ceux de l’armée. Il prit le roi et le mit sur Bayard, l’emmena dedans Montauban et le coucha dans son lit, il alluma un flambeau qu’il mit au milieu de la chambre de Regnaut, auquel il dit : Cousin, que donneriez-vous à celui qui remettrait le roi entre vos mains ? ma foi lui répondit Regnaut, il n’y a rien que je ne donnasse si on me l’amenait ici. Cousin, dit Maugis, me promettez-vous qu’il ne souffrira aucun mal et je vous le ferai voir. Je vous le jure, dit Regnaut. Alors