avec moi, et aura peur de perdre mon cousin, ainsi il pourrait le tuer ; mais puisque c’est ainsi, j’attendrai jusqu’à demain matin : et s’il le fait conduire à la mort, je tâcherai de le défendre.
Charlemagne se voyant maître de Maugis, appela
tous ses barons et leur dit : Seigneur, je vous prie
instamment de faire élever une potence, car je
suis décidé de faire pendre Maugis avant que de
souper, ne voulant pas le garder jusqu’au jour.
Sire, dit le duc Naimes, puisque vous voulez qu’il
meure, si vous voulez me croire, vous ferez autrement.
Comment, dit le roi ? Sire, je vous conseille
de ne pas le faire pendre de nuit, car nous en aurions
des reproches. Regnaut et ses frères diraient
que par appréhension vous n’avez osé le faire de
jour ; ainsi attendez qu’il soit jour pour le faire
pendre ; et quand on le conduira, envoyez-y des
gens, afin que si Regnaut et ses frères viennent
pour le secourir, on puisse tous les pendre ensemble.
Naimes, dit le roi, vous vous moquez de
moi ; si ce larron m’échappe, je suis diffamé. Si
vous avez peur que je m’en aille, dit Maugis, je
vous donnerai des otages par preuve que je ne m’en
irai pas sans vous dire adieu. Qui voudra en ré-