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la puissance de Charlemagne ne peut vous en garentir. Pendant ce temps, Maugis arriva tout effrayé et dit à Ripus : Traître ! vous êtes toujours prêt à mal agir contre nous ; alors il leva sa lance pour le frapper ; mais Regnaut ne voulut pas, et dit à Maugis : Cousin, ne le frappez pas, je ne voudrais pas pour toute chose au monde qu’un autre que moi le pendit. S’il plaît à Dieu, je vengerai mon frère ; il prit alors sa lance et en frappa si rudement Ripus, qu’il le renversa mort au pied de l’échelle ; ensuite il dit à ses gens : Il faut le pendre mort ou vif et ne pas le laisser échapper. Il alla ensuite délier les pieds et les mains de Richard et l’embrassant, il lui dit : Frère, vous êtes peut-être en malaise ? Point du tout, dit Richard ; faites-moi armer avec les armes de Ripus ; il fut armé aussitôt sur son cheval, portant l’étendard de Ripus. Regnaut prit la corde que Richard avait au col et le mit à celui de Ripus, qu’il attacha ensuite au gibet. Il pendit ensuite quinze des principaux de la compagnie de Ripus, et dit à Richard : Ceux-ci monteront la garde à votre place. Maugis vint vers Regnaut et lui demanda qui l’avait éveillé ; il répondit que c’était Bayard. L’excellent cheval, dit Maugis. Seigneurs, dit Regnaut, puisque nous avons secouru Richard, retournons à Montauban et nous consolerons mon épouse et mes enfans. Richard dit à ses gens : Nous devons bien aimer Oger, Roland, Hector. Richard de Normandie, Salomon et Olivier, car ils ont tous pris mes intérêts contre Charlemagne, parce qu’ils pensaient vraiment que Ripus me pendrait et que je me trouverais sans secours.