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coup de prisonniers avec eux. Ce fut là que Pignaut remarqua tout, et alla ensuite à la terre de Roland, auquel il dit : Sire, je vous apporte de bonnes nouvelles. Ami, lui dit Roland, soyez le bien venu ; quelles bonnes nouvelles ? Sire, dit Pignaut, sachez que le roi Yon s’enfuit tout désarmé avec ses gens, ils n’emmènent que leurs chevaux et vont dans le bois de la Serpente dans un couvent appelé Saint-Ladre, où le roi Yon va se rendre moine. Par ma foi, dit Roland, je les irai attaquer avec quatre mille combattans et je me vengerai de Regnaut et les ferai tous prendre. Sire, dit Pignaut, j’ai trouvé les quatre fils Aymon au gué de Balançon, qui emmenaient plusieurs de vos gens prisonniers. Ami, lui dit Roland, vous méritez récompense pour ces bonnes nouvelles. Olivier lui dit : Montons présentement à cheval, menons avec nous Guidelon et Richard de Normandie, et il dit ensuite à Oger : Vous viendrez aussi avec nous, et verrez la valeur de Regnaut ; nous ne mènerons que quatre mille chevaliers ; Regnaut en a autant de son côté, ainsi nous pourrons combattre sans aucun risque. J’irai avec vous, dit Oger, pour voir si vous le prendrez, et quand vous l’aurez, je vous prêterai une corde si vous en avez besoin. Quand ils furent prêts, le grand Pignaut les conduisit au gué de Balançon et allèrent au monastère de Saint-Ladre, et sitôt qu’ils y furent, l’abbé alla au-devant d’eux en chantant le Te Déum, et dit ensuite à Roland : Sire, soyez le bien venu ; vous plait-il de souper avec nous ? Seigneur, nous vous remercions de bon cœur ; sachez que nous cherchons le plus traître du monde, c’est le roi