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dit Oger, s’avança pour le frapper ; mais Oger mit aussitôt l’épée à la main, et dit à Roland : Ne soyez pas si hardi de mettre la main sur moi, car je vous jure que je vous trancherai la tête si vous y venez. Le roi voyant les barons si émus, en fut irrité. Le duc Naimes et le comte Emeri dirent à Roland : Que pensez-vous faire ? Cela n’est pas comme vous le dites, car Oger n’est pas content, et sans le roi il en serait autrement. Oger est un noble chevalier, et nous sommes surpris comme le roi souffre tant d’orgueil de votre part ; mais nous ne le souffrirons pas. Le roi fut fâché de cette querelle, et dit : Roland, demeurez tranquille, je saurai demain comme Oger se sera comporté. Sire, dit Oger, je le veux bien ; il n’y a personne assez hardi en France pour m’accuser de trahison, et je suis prêt à combattre contre lui. Je me souviendrai des paroles que Roland a avancées contre moi, et je lui promets qu’en tel endroit que je le trouve, je saurai lui en rendre la récompense. Roland s’est trop pressé de me menacer qu’il me frapperait sang que je lui eu eusse donné sujet, mais qu’il apprenne que s’il voyait Regnaut monté sur Bayard, il ne le traiterait pas de lâche et n’oserait l’attendre. Roland lui dit : Certainement, vous lui donnez assez d’éloges ; plaise à Dieu que je puisse le rencontrer monté sur Bayard et tout armé, pour savoir s’il est aussi vaillant que vous le dites.