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longtemps avec ses frères, et ils auraient tous été tués, si Maugis leur cousin ne les eût secourus en venant à la tête de cinq mille chevaliers qui nous ont tous vaincus et ont tué le comte Guimard. Ils sont donc échappés, dit Charlemagne ? oui, dit Oger. Le roi en fui bien fâché et dit : Je ne pourrai donc jamais me venger de ces quatre misérables chevaliers ? Oger lui dit ensuite : Regnaut m’a donné un coup si terrible, que le bout de mon casque en est tombé, et je me suis sauvé de ses mains. De trois mille chevaliers que nous étions, il n’en est resté que trois cents. Quand Roland l’entendit, il en fut irrité, et lui dit : Vous avez bien mal fait, et il n’y a aucun chevalier qui n’eût mieux fait que vous ; vous avez voulu les épargner, parce qu’ils sont vos cousins ; il faut que le roi soit bon pour ne point vous en punir. Oger se voyant ainsi repris, répondit à Roland : Vous mentez, et je ne suis pas tel que vous le dites, car je ne voudrais pas commettre une trahison pour tout l’or du monde. Je suis prêt à vous prouver corps pour corps, que jamais ma parenté ni moi n’avons rien fait contre le roi. Sachez que je suis de très-noble famille ; Gérard de Roussillon était mon oncle et m’a élevé dès mon enfance ; Deon de Nanteil et le duc Beuves d’Aigremont étaient aussi mes oncles, et Géofroi de Danemarck était mon père ; l’archevêque Turpin était mon parent, et je suis de la famille de Richard de Normandie et des quatre fils Aymon. Vous, Roland, dites-nous maintenant quelle est votre famille ? Je vous ferai voir ensuite l’épée à la main si je suis honnête ou non. Roland irrité de ce que lui avait