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Regnaut, pensant le frapper sur la tête, mais il évita ce coup et courut sur Foulques, à qui il donna un si grand coup qu’il l’étendit mort à ses pieds. Ah ! Traitre, dit Regnaut, puisse ton âme périr avec, ton corps ! Il prit alors la lance et le cheval de Foulques, monta dessus et dit à ses frères : soyez certains que tant que je serai en vie, vous n’aurez aucun mal. Les Français peuvent dire qu’ils ont un bon voisin. Quand Regnaut fut à cheval, il baissa et courut sur Angrenon, qu’il fit périr ; il tua un baron, quatre comtes, trois ducs et onze chevaliers, il cria ensuite Montauban ; et puis regardant autour de lui, il ne vit point ses frères, dont il fut bien surpris. Hélas ! dit-il, où sont-ils ? Nous ne pourrons jamais nous rallier.

Alors il aperçut Allard qui avait gagné un cheval, un écu et une lance, car il avait tué un chevalier ; il était blessé et amenait ave lui son frère. Quand ils furent rassemblés, ils coururent si fort sur les Français, qu’aucun n’osait les attendre, car ils détruisaient tout. Les Français voyant cela, dirent : Ceci est surnaturel, ce ne sont pas des chevaliers, mais des diables, nous les attaquons devant et derrière, et s’ils résistent encore longtemps, ils nous feront un grand dommage, alors ils coururent sur les quatre fils Aymon et les détrompèrent ; mais Regnaut sortit de la foule avec Allard ; Richard se sauva sur le rocher ; pour Guichard, il demeura seul, car les Français avaient tué son mulet sous lui et il fut contraint de se rendre prisonnier ; ils lui lièrent les mains et le mirent sur un cheval, et il perdit beaucoup de sang par les blessures qu’il