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Regnaut fut bien surpris de voir toute l’armée en mouvement, il dit à ses gens : nous sommes découverts, ne laissons cependant pas de les attaquer. Il dit ensuite à Maugis de rester dans la forêt avec mille chevaliers ; si vous voyez que nous ayons besoin de secours, vous y viendrez aussitôt. Maugis fît selon ce qui lui était prescrit. Regnaut piqua Bayard et passa Balançon ; le premier qu’il rencontra fut Aymerie, comte de Nicol, qu’il renversa mort. Il mit l’épée à la main et poursuivit les chevaliers avec tant de fureur, qu’ils fuyaient tous devant lui et se prit à crier : Où sont Roland et Olivier, ils nous ont menacés et traités de traîtres, je veux leur prouver le contraire. Quand l’archevêque Turpin entendit Regnaut, il courut contre lui, et ils combattirent longtemps l’un contre l’autre et brisèrent leurs lances, mais ils ne tombèrent pas. Regnaut lui appliqua un grand coup d’épée sur la tête, en lui disant : Vous auriez mieux fait de rester dans votre Église. L’archevêque Turpin entendant le reproche qui lui faisait Regnaut, courut sur lui ; alors toute l’armée se mit en mouvement de part et d’autre ; il y eut un très-grand carnage, Oger arriva, monta sur Broissard, et frappa Richard si rudement qu’il renversa son cheval. Richard, se voyant démonté, mit aussitôt l’épée à la main, se prépara à se défendre, mais Oger passa outre, et commença à crier à l’enseigne de Saint-Denis. Regnaut voyant que son frère Richard était démonté, piqua Bayard et courut contre Oger : alors ils se donnèrent de grands coups sur leurs écus ; Regnaut frappa Oger avec tant de force